Mon nom est Tsotsi
Je n’ai pas eu l’occasion de voir “Mon nom est Tsotsi” lors de sa sortie en salles.
A présent, c’est un peu comme si c’était fait grâce à l’édition en DVD du film et de sa présence dans le circuit de location.
Si au premier abord, j’ai trouvé le film singulier, une multitude de détails lui permettent de se hisser au rang des films cultes.
A commencer par ce traitement de l’image, comme si tout le film avait été plongé dans une atmosphère proche des teintes sépia. Tout y serait presque trop propre, sauf si un dernier contraste ne venait choquer le regard du spectateur. Celui qui oppose township et gratte ciel, pauvreté et richesse dans une Afrique du Sud de l’après apartheid.
On pourrait presque croire les habitants des ghettos heureux de survivre dans un tel dénuement.
Mais la violence de Tsotsi et de son univers nous ramène vite à la réalité. Omniprésente, elle aspire le scénario sans jamais relâcher son étreinte. Tsotsi vit et survit grâce à elle dans le ghetto.
Tout au long du film il y a aussi cette musique. Le Kwaito. Un mélange de chants et de basses profondes. Sa présence accentue le climat tendu du film. On a l’impression que chaque nouvelle scène sera l’occasion d’un nouvel acte malveillant.
Mais n’allez pas croire que “Mon nom est Tsotsi” est un film de plus sur la violence. Ce raccourci ne lui convient pas parce qu’il y a assurément de la douceur dans ce film.
Tsotsi c’est un film coup de poing, choc, mais remplit d’une attendrissante et surprenante poésie.